Les mots « mème » et « mémétique » ne figurent à ce jour dans aucun dictionnaire de la langue française.
La mémétique est un théorie évolutionniste des phénomènes culturels [humains ou non].
Le mot « culturel » est ici pris par opposition à « naturel ». Il englobe tout ce qui s’est ajouté, à travers l’homme, à ses diverses façons d’exister, en plus de sa condition naturelle d’origine.
La théorie évolutionniste étendue nous fait dire, quant à elle, que tout système autonome, capable de générer des instances ressemblantes de lui-même (nommées véhicules, créatures ou interacteurs) présentant entre elles des différences quant à leur capacité d’interagir avec l’environnement, évoluera naturellement, au fil des générations, dans le sens d’une adaptation progressive à cet environnement.
Voyons de quels phénomènes ils s’agit.
Champ d’observation et d’étude
La mémétique est une approche transdisciplinaire qui prend le parti d’étendre le vivant au-delà du strict règne biologique. Elle étend la notion de « vivant » à tout ce qui constitue la sphère d’activité humaine, notamment les techniques et les idées.
Au regard de la théorie mémétique, la sphère – considérée comme unique – des techniques et des idées inclut aussi l’économie, les arts, les religions et les lois. Les phénomènes – impliquant des humains – qui se produisent dans cette sphère sont considérés de plein droit comme des phénomènes naturels non biologiques. Ces phénomènes font appel au potentiel de désir, de réflexion et d’action des humains, mais leur existence ne dépend pas d’une quelconque volonté ou responsabilité, individuelle ou collective.
Les phénomènes qui relèvent de la mémétique sont donc de nature événementielle et transpersonnelle. Ils traduisent « ce qui se reproduit », c’est-à-dire la relation entre des personnes et des techniques. Exemple : deux personnes font une heure de footing le dimanche matin dans un parc, en ville. La créature « nait » au moment où les deux personnes se mettent à trotter côte à côte et « meurt » lorsqu’elles se séparent.
Les méméticiens nomment habituellement « pré-instanciation » ce qui se produit entre le moment où la possibilité de passage à l’acte pour cette instance donnée est envisagée et le moment, porteur d’une certaine irréversibilité, où la créature mémétique se manifeste. La pré-instanciation correspond, dans le vivant biologique, aux périodes transitoires telles que la gestation, les états larvaires et toutes les formes d’ontogénèse.
Les créatures ou véhicules qui rendent possible l’expression, la sélection à travers l’épreuve de vie, et la reproduction des codes culturels reproductibles ou mèmes, sont les solutions (de connaissance ou d’action) mises en oeuvre par l’homme.
Le mème exprimé par « porter des baskets » ainsi que le mème exprimé par « être à deux dans un parc » sont communs à cette solution particulière et à d’autres.
Les véhicules mémétiques se regroupent en familles de solutions comparables que l’on peut tenter de classer selon diverses formes de taxonomies pour rendre compte d’une phylogénèse.
Exemple : loisirs collectifs >> activités physiques >> entrainement informel >> footing du dimanche.
La mémétique en tant que discipline
La discipline dont il est question est la mise à l’épreuve de la théorie mémétique ainsi que son utilisation pour re-percevoir le monde. La discipline mémétique est avant tout un changement de regard.
Le terme anglais « memetics » aurait été suggéré en 1982 par un lecteur de la rubrique de Douglas Hofstadter, Metamagical Themas, dans la revue Scientific American.
Le mot « mémétique » est construit sur le modèle du mot « génétique », en utilisant le radical « mème » proposé par Dawkins, lui-même inspiré de « gène », du grec mimesis (imitation) et du français « même » pour représenter l’idée d’un code culturel élémentaire reproductible et imitable. Pour autant, la mémétique n’est pas une simple analogie, mais plutôt un chantier de rénovation de notre façon de percevoir ce que nous sommes et ce que nous faisons, ou plus exactement ce qui se fait par nous.
La mémétique se distingue nettement de la sociobiologie, laquelle s’intéresse aux influences du génome d’une espèce animale sur les comportements sociaux de cette espèce.
En terme philosophiques, la mémétique s’apparente davantage à une épistémologie (modélisant l’évolution de ce que l’on tient pour vrai) qu’à une ontologie (qui indiquerait la nature essentielle des choses). En particulier, le fait que la définition « officielle » des mèmes dans la langue française ne soit pas encore reconnue, alors qu’elle l’est dans la langue anglaise depuis 1996, ne constitue pas un obstacle majeur à l’investissement intellectuel dans la recherche mémétique.
Elle est pourtant assez facile à donner :
Mème, n. m.
Elément de code culturel reconnaissable et reproductible.
Etat de l’art en matière de définition publique.
Le plus probant est de voir ce qui n’appartient plus à aucun auteur en particulier, mais traine librement sur le web de mise à jour en mise à jour. Voici une présentation anonyme qui synthétise l’essentiel des idées reçues actuelles et comporte un certain nombre d’erreurs, comme par exemple d’attribuer la paternité du mot « mémétique » à R.Dawkins.
La vision des mèmes qui ressort de la liste d’exemples est à mon sens erronée car trop limitative. Imaginez ce que pourrait être une liste d’exemples de gènes, et comparez.
Bonjour, je me permet d’intervenir sur votre site, participant à la toile électronique d’un INTERNE (net)…
La mémétique pourrait expliquer la propagande (marchande) ou (politique) de notre époque fascinante et désarmante…
Le concept « je suis charlie » pourrait être un merveilleux sujet d’étude.
Le trans humanisme avançant rapidement, la mémétique pourrait t’il éveiller???
Le CONDITIONNEMENT est quand mème au coeur de la « mimétique », excusez moi « mémétique ».
BIEN à vous tous.
se